Comme vous avez pu le lire dans certains de mes précédents articles, je suis très attachée au domaine de Briord (https://terredebriord.fr/le-chateau-de-briord-2/) où je suis bénévole en charge du fond documentaire. J’y ai rencontré une équipe de passionnés, d’une grande diversité, dont je souhaite souligner l’engagement sans faille. En effet, tant sur le plan générationnel que sur leurs parcours professionnels, la pluralité des bénévoles enrichit le projet de partage historique du nouveau propriétaire, Eric Peters. Elle apporte un éventail de savoirs et de compétences exceptionnels, tant sur le plan historique que des techniques de travail manuel.
En épluchant le fond documentaire, j’ai également rencontré les personnes qui ont traversé l’histoire du domaine situé à Port-Saint-Père1. Anciens propriétaires, serviteurs dévoués ou membres de la famille, ils sont les enfants de Briord. À l’occasion de la commémoration de l’armistice de 1918, je souhaite vous raconter l’histoire poignante de Julien Pierre Marie Bizeul. Né à Briord en 1885, il est tragiquement tombé au champ d’honneur 1915.
Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres
Alexis de Tocqueville
Les origines familiales de Julien Bizeul
Julien Bizeul est un véritable enfant de Briord. En effet, il a vu le jour le 19 février 1885 sur le domaine où son père, Jean Pierre Marie Bizeul, exerce la fonction de garde particulier2. Sa mère, Anne-Marie Averty, cultive ainsi avec soin les terres qui les entourent. Ensemble, ce couple élève Julien et son jeune frère Élisée, née cinq ans après lui. Malheureusement, une tragédie frappe prématurément la famille, emportant la petit garçon à l’âge de dix ans en 1900.
Ainsi, Julien grandit en tant qu’enfant unique. Cependant, dans un domaine aussi vivant que celui de Briord, il trouve de nombreux camarades de jeux. Parmi eux on compte les enfants de Jean-Baptiste Bauvineau, le régisseur3 du château. Cet homme élève alors ses enfants dans le village avec son épouse Jeanne Louise Péneau. Ensemble, ils forment une famille unie, vivant sur le domaine avec leurs trois filles et leur fils. La vie s’écoule paisiblement en ce début de XXe siècle, empreinte d’une douce sérénité.
Les jeunes années de Julien Bizeul
Après de brèves études, comme c’était souvent le cas pour les enfants de son époque, Julien se forme au métier de menuisier ébéniste. Il retourne alors vivre sur le domaine, où le travail ne manque pas. C’est à ce moment-là qu’une douce idylle naît entre lui et Marguerite. Celle-ci est l’aînée des filles du régisseur, âgée de six ans de moins que lui. Cette talentueuse couturière, conquière rapidement son cœur.
Le couple décide alors de se marier. La joie est d’autant plus grande pour la famille de la mariée que la jeune soeur de Marguerite, Marie-Josèphe, épouse le même jour le gendarme Julien Chambily. Nous sommes alors le 21 avril 1914, personne n’envisage en ce jour de printemps, que quelques mois plus tard la France entrera en guerre.
La célébration se déroule avec un faste remarquable dans l’église de Port-Saint-Père. Le propriétaire du château, Jean-Baptiste Etienne4, a l’honneur d’être le témoin des deux jeunes mariées. Après la cérémonie, les familles se rassemblent sur les terres de Briord pour la noce. Ainsi sont célébrés l’amour et ces unions nouvelles dans le cadre bucolique du domaine de Briord.
La nouvelle vie du jeune couple
A peine le jeune couple s’installe-t-il dans le village voisin de Cheméré5 que l’histoire bascule.
Hélas, le bonheur simple ne sera qu’éphémère. En effet, le 28 juin 1914, l’assassinat de l’héritier6 du trône d’Autriche-Hongrie par un nationaliste serbe plonge l’Europe dans le chaos. Un mois plus tard, la France se voit contrainte d’entrer en guerre. L’armée rappelle Julien sous les drapeaux, comme tous les jeunes de son âge. Le 3 août 1914, il reçoit son ordre de mobilisation, soit à peine 4 mois après son mariage.
Une douloureuse séparation
Comme dans toutes les familles de France, la séparation est douloureuse. Pour Julien et Marguerite, la situation est d’autant plus dramatique que Marguerite apprendra quelques semaines plus tard qu’elle porte en elle le fruit de leur amour. Julien se plonge, avec ferveur comme tous ses camarades, dans l’enfer des combats. La souffrance et la mort deviennent alors son quotidien. Sans doute espère-t-il recevoir des courriers de son épouse ou de sa famille.
Nous ne savons pas si la nouvelle de la grossesse de son épouse lui est parvenue. A-t-il eu la chance de recevoir une photo de leur enfant ? Le mystère demeure. Par contre, lui, parvient à faire passer du courrier à ses proches. Dans les tranchées, il a même créé un herbier pour sa bien-aimée, qu’elle a bien reçu. Symbole de son amour et de sa résilience, il est aujourd’hui délicatement encadré et repose sur sa tombe. Il témoigne ainsi de l’amour indéfectible qui les unit au-delà des épreuves.
le Caporal Julien Bizeul au front
Julien est un soldat exemplaire. Il se bat avec force pour son pays. L’armée l’incorpore en tant que caporal au 65ème régiment d’infanterie. En effet, il est le numéro 9 de la liste cantonale de Bourgneuf7.
Le 65ème régiment d’infanterie, formé en 1871, a joué un rôle significatif durant la première guerre mondiale. Il participe à de nombreuses batailles décisives sur le front occidental. Mobilisé dès le début du conflit en 1914, il s’engage dans des combats acharnés. On peut ainsi noter que lors de la bataille de la Marne8 par exemple, Julien et ses camarades d’infortune, ont fait preuve d’un courage exemplaire. Ils faisaient face à des conditions extrêmement difficiles. Le régiment a également été impliqué, plus tard, dans la bataille de la Somme9. Il a alors subi de lourdes pertes, mais a continué à se battre avec détermination.
Les hommes du 65ème régiment, souvent issus de milieux modestes, ont fait preuve d’un esprit de camaraderie et de sacrifice. Ils illustrent alors parfaitement la résilience des troupes françaises durant cette période tragique de l’histoire. Leur engagement et leur bravoure ont donc laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective témoignant des sacrifices consentis pour défendre la patrie.
Voici un tableau récapitulatif des différents grades de l’armée à l’époque de la première guerre mondiale
[1] Appelé aussi chef de bataillon dans l’infanterie et chef d’escadrons dans la cavalerie
[2] Grade créé en 1912
[3] De nos jours disparu. Le grade de sergent chef n’est pas tout à fait équivalent.
[4] Maréchal des logis dans la cavalerie et le train
[5] Brigadier dans la cavalerie et le train.
La première guerre mondiale
En juin 1915, la Première Guerre mondiale continue de faire rage sur plusieurs fronts. Cette période est ainsi marquée par des combats acharnés et des stratégies militaires en constante évolution. Sur le front occidental, les forces alliées, notamment britanniques et françaises, tentent de percer les lignes allemandes. Cependant, les offensives se heurtent souvent à une résistance féroce et à des conditions de combat difficiles. C’est également le mois où se déroule la bataille de Loos10, une offensive britannique lancée le 25 septembre, qui, bien que prévue pour plus tard, est préparée en juin avec des bombardements intensifs.
Parallèlement, sur le front est, les armées austro-hongroises et allemandes poursuivent leur avancée contre les Russes. Ils infligent alors de lourdes pertes à leurs adversaires. Ce mois est également marqué par l’utilisation croissante de nouvelles technologies, comme les gaz toxiques, qui ajoutent une dimension encore plus terrifiante aux combats. Les pertes humaines continuent donc d’augmenter. Le moral des troupes est mis à l’épreuve, alors que la guerre s’éternise et que les espoirs de victoire rapide s’évanouissent.
Les débuts de l’année 1915
Au cours de l’année 1915, les Alliés tentent de reprendre l’initiative face à l’armée allemande, qui a consolidé ses positions. Les offensives, comme celles de Neuve-Chapelle11 en mars et d’Ypres12 en avril, visent donc à percer les lignes ennemies. Elles se heurtent alors souvent à une résistance acharnée et à des conditions de combat difficiles. La guerre de tranchées s’installe, et les pertes humaines sont considérables des deux côtés.
La situation sur le front est marquée par une stagnation, et les soldats vivent dans des conditions précaires. Au quotidien, dans des tranchées boueuses, ils font face au manque de ressources.
(source : photo libre de droit)
Ainsi, bien que la bataille de la Somme ne débute qu’en 1916, l’année 1915 est cruciale pour poser la suite des événements. En effet, les combats préfigurent de l’horreur et l’ampleur des pertes qui marqueront la bataille de la Somme.
C’est dans cet enfer que se trouve notre pauvre Julien.
Le 10 juin 1915
En ce funeste jour, Julien est toujours dans les tranchés. Il est mortellement blessé par l’ennemi. La transcription de son acte de décès, sur le registre d’état civil de Cheméré, n’est faite qu’en août 1917 :
Transcription de l’acte de décès de Julien Bizeul. Août 1917 (source : archives départementales de Loire-Atlantique – Cheméré – 3 E 40 43)
Vous pouvez la découvrir ici :
Transcription de l’acte de décès expédition ambulance 16-16. Date du décès : l’an 1915 le 10 du mois de juin à 9h10 minutes du matin.
Étant à Warloy Baillon canton de Corbie département de la Somme. Acte de décès de Pierre Bizeul Caporal au 65e régiment d’infanterie dixième compagnie. Né le (renseignement qui n’est pas connu). Décédé à Warloy Baillon, canton de Corbie, département de la Somme. Le 10 du mois de juin 1915 à 9h10 du matin par suite, des blessures reçues à l’ennemi. Fils de père et de mère dont les noms ne sont pas connus.
Conformément à l’article 77 du code civil. Nous nous sommes transportés auprès de la personne décédée et assuré de la réalité du décès. Dressé par nous Auguste Henry Gerbet officier d’administration de deuxième classe, gestionnaire de l’ambulance 16-16, officier de l’état civil. Sur la déclaration de Claude Alexandre André François Stanislas Eugène Bressot, âgé de 34 ans. Médecin, aide-major de première classe à l’ambulance 16-16. Et de Jean-Joseph Salvy Batut âgée de 33 ans. Caporal à la 16ème section d’infirmiers militaires détachement de l’ambulance 16-16, non parents ni alliés du décédé. Témoins qui ont signé avec nous après lecture.
Le premier témoin signé Bressot, le deuxième témoin signé Batut. L’officier de l’état civil signé Gerbet. Pour expédition conforme, par l’officier de l’état civil, signé Gerbet. Vu par nous, Batailler. Casimir Adrien, médecin chef de ladite promotion sanitaire pour légalisation de la signature de Monsieur Gerbet sus qualifié. Signé Batailler, vu pour légalisation de la signature de Monsieur Batailler Casimir Adrien. Paris le 21 janvier 1917, le ministre de la guerre. Par délégation le chef du bureau des archives administratives (signé illisiblement).
Mention rectificative, loi du 30 septembre 1915. Le défunt était prénommé Julien Pierre Marie et non Pierre seulement. Ainsi qu’il est mentionné dans le corps de l’acte ci-contre. D’ailleurs incomplet sur les points suivants : le caporal Bizeul, né le 19 février 1885 à Port-Saint-Père. Canton du Pellerin (Loire-Inférieure). Domicilié en dernier lieu à Cheméré (Loire-Inférieure). Fils de Jean-Pierre Marie et de Anne-Marie Averty était époux de Marguerite Marie Louise Beauvineau. Paris le 12 août 1917. Le ministre de la guerre, le chef du bureau des archives administratives signé illisiblement. L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le 23 août 1917. 10h du matin par nous Louis Lefeuvre maire de Chéméré.
Il n’y a pas de mort. Je peux fermer les yeux, j’aurai mon paradis dans les coeurs qui se souviendront
Maurice Genevoix
Warloy-Baillon dans l’histoire
Warloy-Baillon, à cette époque, est un village de l’arrière du front de l’ouest.
Cette commune a joué un rôle significatif durant la Première Guerre mondiale en abritant un hôpital militaire. En raison de sa proximité avec le front, l’armée choisit cette commune pour accueillir des blessés et des soldats en convalescence. On installe alors l’hôpital militaire dans la maison de retraite de Warloy-Baillon. Des médecins et des infirmières y travaillent sans relâche pour soigner les soldats blessés, souvent dans des conditions difficiles.
Cet établissement a alors permis de prendre en charge de nombreux soldats. Il leur a offert des soins médicaux essentiels dans un contexte de guerre où les pertes humaines étaient considérables. La présence de cet hôpital a également eu un impact sur la vie locale. En effet, avec l’arrivée du personnel médical et des soldats, ils modifièrent temporairement le quotidien des habitants. Aujourd’hui, la commune préserve la mémoire de cette période. De nombreux lieux rappellent encore l’engagement de la commune et de ses habitants dans l’effort de guerre.
Pendant ce temps-là à Port Saint Père
Dans la solitude de son foyer, Marguerite donne le jour, le 28 avril 1915, à une ravissante petite fille qu’elle prénomme également Marguerite. Hélas, cette enfant ne connaîtra jamais l’étreinte de son père, tombé au champ d’honneur deux mois plus tard. Résolue à honorer la mémoire de son cher Julien, Marguerite, la mère, choisit de ne jamais se remarier, restant fidèle à son amour perdu. Pour subvenir aux besoins de sa fille, elle exerce avec dévouement son métier de couturière, alliant talent et persévérance. Elle réalise même des costumes pour Jean-Baptiste Etienne, maître des lieux.
Marguerite, fille de Julien Bizeul, à différentes étapes de sa vie que son père n’a jamais pu connaître – la plupart des tenues sont réalisées par Marguerite sa maman tout comme le costume du marié (source : photos de famille de Marguerite Eraud)
Dans un contexte où l’éducation des filles est souvent négligée, la jeune Marguerite parvient à poursuivre des études supérieures, un exploit remarquable pour cette époque. Elle finira par devenir institutrice, incarnant ainsi l’espoir et la détermination d’une génération de femmes aspirant à un avenir meilleur.
Hommage Posthume aux héros
Le corps de Julien est rapatrié en 1922 et repose en paix à Saint-Hilaire-de-Chaléons13. Cela a ainsi permis à sa famille de se recueillir sur sa tombe dans un moment de sérénité retrouvée. L’État, en reconnaissance de son sacrifice, lui rendra hommage, tout comme à tous les valeureux soldats tombés pour la France ou revenus blessés et mutilés. Dans le respect de sa mémoire, la famille de Julien a soigneusement préservé dans ses archives les décorations et distinctions honorifiques décernées par l’armée et l’État. Voici quelques exemples de ces précieux témoignages de bravoure et de dévouement.
(source : papiers de famille – Marguerite Eraud)
Sur la tombe de Julien et Marguerite, désormais réunis dans l’éternité, repose toujours l’herbier que le jeune marié avait tendrement offert à sa bien-aimée. Ce précieux ouvrage, confectionné de ses propres mains, témoigne des longues heures d’attente sur le front, où chaque détail est empreint de son amour et de sa nostalgie du pays.
Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.
Ferdinand Foch
Julien Bizeul ou Pierre Bizeul ?
Comme vous avez pu le voir dans les différents documents que je viens de partager, sur certains d’entre eux, il est noté Pierre à la place de Julien. En effet, sur son acte de naissance, son père le déclare Julien Pierre Marie Bizeul. Il en est de même pour sa fiche matricule pour son service militaire ensuite cela varie d’un document à l’autre. La famille de Julien l’a toujours prénommé Pierre (son deuxième prénom) sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Peut-être est-ce à cause d’un oncle qui s’appelait également Julien ou pour le différencier de son beau-frère Julien Chambily ? Les hypothèses restent ouvertes mais cette parenthèse est importante car tous les documents de cet article concerne bien la même personne.
On peut remarquer cette confusion des prénoms dans la transcription de son acte de décès sur le registre de Cheméré où il est d’abord prénommé Pierre et ensuite son prénom est rectifié en Julien Pierre.
La descendance de Julien Bizeul
Comme je l’ai mentionné en introduction de cet article, j’ai eu l’immense honneur et le plaisir de rencontrer les descendants de Julien et Marguerite dans le cadre de mes recherches sur le château de Briord. En effet, tel un acte de revanche sur le destin, la petite Marguerite, fille unique et orpheline de père, a su donner la vie à quatorze enfants. En 1945, Marguerite a même reçu une décoration de l’état pour sa famille nombreuse14. Cette médaille est de bronze mais nul doute qu’avec ses 14 enfants elle a du recevoir ensuite la médaille d’or.
C’est tout d’abord avec Marguerite, l’aînée des petits-enfants de Julien et Marguerite, que j’ai établi le contact. Elle m’a accueillie avec une grande gentillesse, m’ouvrant les portes de son foyer ainsi que les précieux albums de photos et d’archives familiales. Passionnée de généalogie, Marguerite incarne la mémoire vivante de sa lignée. Par la suite, j’ai eu le plaisir de rencontrer son époux, plusieurs de ses enfants et petits-enfants, ainsi que deux de ses frères et sœurs : Anne-Marie et Thérèz. Certains d’entre eux ont même eu l’amabilité de revenir sur les terres de Briord pour explorer les vestiges de leur histoire familiale.
Julien qui n’a jamais connu sa fille laisse derrière lui 14 petits-enfants, 30 arrière-petits-enfants et 37 arrière-arrière-petits-enfants… et ce n’est pas terminé. Je suis certaine qu’en ce 11 novembre beaucoup d’entre eux auront une tendre pensée pour leur aïeul héros de la grande guerre.
Des commémorations indispensables
Rendre hommage aux poilus tombés pour la France est non seulement un acte de mémoire, mais aussi un impératif moral face aux menaces de guerre qui persistent aujourd’hui. Leur sacrifice nous rappelle les horreurs du conflit et l’importance de préserver la paix. En honorant leur mémoire, nous affirmons notre engagement à ne pas oublier les leçons du passé, afin de ne pas oublier les souffrances endurées. Dans un monde où les tensions géopolitiques et les conflits armés demeurent une réalité, il est crucial de cultiver le souvenir de ces héros pour inspirer des actions en faveur de la paix et de la réconciliation. En nous souvenant, nous nous engageons à bâtir un avenir où la guerre ne sera plus une option, mais un souvenir lointain, et où la solidarité et le dialogue prévaudront sur la violence.
Je souhaite dédier cet article à la mémoire de Julien Bizeul et à toutes les victimes de la première guerre mondiale.
Pour cet article je tiens à remercier la famille Loquais (nom d’épouse de la jeune Marguerite) pour la documentation, les anecdotes et le temps mis à ma disposition. Je voudrais remercier surtout Marguerite, Anne-Marie et Thérèz pour leurs visites régulières à Briord.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la famille des régisseurs de Briord, Thérèz Loquais (petite fille de Julien et Marguerite et autrice reconnue), prépare un livre à ce sujet. En attendant de le découvrir, vous pouvez retrouver ses dernières publications dans toutes les bonnes librairies (au fil du chapeau, le mirage des apparences ou encore un gant de velours sur un chemin de faire)
Enfin je tiens à remercier Éric Peters pour son engagement pour le domaine de Briord et le partage de son histoire sans qui ce projet et ces belles rencontres n’auraient pas eu lieu.
- Port-Saint-Père est une commune de l’ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Ses habitants s’appellent les Port-Saint-Périns et les Port-Saint-Pérines. Port-Saint-Père comptait 2 877 habitants au recensement de 2014. ↩︎
- On distinguait alors trois sortes de gardes particuliers : ceux spécialement chargés de la police de la chasse (gardes-chasse); ceux spécialement chargés de la police de la pêche (gardes-pêche) et ceux spécialement chargés de la garde des blés (gardes champêtres et gardes messiers). ↩︎
- Le régisseur (ou intendant) est un serviteur important, un homme de confiance dont le rôle est crucial pour gérer les affaires d’un domaine ↩︎
- Jean-Baptiste Etienne (1870-1949) ancien propriétaire du château de Briord ↩︎
- Chéméré est une ancienne commune de l’Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire, devenue le 1ᵉʳ janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Chaumes-en-Retz à la suite de sa fusion avec sa voisine Arthon-en-Retz. ↩︎
- L’attentat de Sarajevo est l’assassinat perpétré le dimanche 28 juin 1914, de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois, et de son épouse, Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, par le nationaliste serbe Gavrilo Princip, membre du groupe Jeune Bosnie. ↩︎
- Bourgneuf est une ancienne commune de l’Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire, devenue le 1ᵉʳ janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Villeneuve-en-Retz. ↩︎
- La première bataille de la Marne, souvent identifiée comme « la bataille de la Marne », a eu lieu lors de la Première Guerre mondiale, du 5 septembre au 12 septembre 1914 entre d’une part l’armée allemande et d’autre part l’armée française et le corps expéditionnaire britannique. La bataille de la Marne signe l’échec du plan Schliffen. Les Allemands, après des succès indéniables remportés en Belgique et dans le Nord de la France, ne sont pas parvenus à prendre Paris. Sur le million d’hommes engagés de part et d’autre, on estime les pertes, dans chaque camp, à près de 250 000 tués, blessés et disparus, auxquels s’ajoutent plus de 15 000 prisonniers allemands qui iront remplir les premiers camps de détention. La bataille de la Marne, au cours de laquelle les fameux taxis ont joué un rôle pittoresque mais peu décisif, met un coup d’arrêt à l’offensive allemande et voit s’évanouir l’espoir d’une guerre fraîche, joyeuse — et courte. Les pertes ont été extrêmement sévères, bien plus importantes que les états-majors ne l’avaient prévu. Les deux camps vont à présent se lancer dans ce que l’on a appelé «la course à la mer». La première guerre mondiale ne fait que commencer et va bientôt entrer dans une véritable impasse. ↩︎
- La bataille de la Somme en 1916, lors de la Première Guerre mondiale, a opposé les Alliés britanniques et français aux Allemands, à proximité de la Somme, essentiellement dans le département de même nom. Il s’agit de l’une des tragédies les plus sanglantes du conflit. Elle a fait plus d’un million de victimes (443070 morts et 616473 blessés). ↩︎
- La bataille de Loos fut une des principales offensives menées par les Britanniques sur le front ouest en 1915, pendant la Première Guerre mondiale. ↩︎
- Neuve-Chapelle a été le théâtre de violents combats en mars 1915 lors de la première guerre mondiale. Ces combats ont laissé des séquelles pour partie encore visibles dans le paysage et encore bien présents dans les sols qui livrent régulièrement de dangereuses munitions non explosées nécessitant l’intervention de démineurs. ↩︎
- La deuxième bataille d’Ypres est une bataille de la Première Guerre mondiale opposant la IVᵉ armée allemande aux troupes alliées britanniques, belges et françaises du 22 avril au 25 mai 1915. ↩︎
- Saint-Hilaire-de-Chaléons est une commune de l’Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Ses habitants s’appellent les Chaléonnais et les Chaléonnaises. ↩︎
- La médaille de la famille française a été créée par décret du 26 mai 1920, signé par le président de la République Paul Deschanel à la suite d’un rapport présenté par Jules-Louis Breton, ministre de l’hygiène de l’assistance et de la prévoyance sociales. Dans son rapport au président de la République qui accompagne le décret, Jules-Louis Breton présente ainsi le sens qui est donné à cette médaille : « Nous insistons sur ce point que pour mériter cette récompense, il ne suffit pas de mettre au monde des enfants, il faut encore savoir les élever et s’efforcer en toute occasion par le conseil et par l’exemple de leur inculquer une saine éducation morale… Le témoignage de mérite et d’estime que nous avons en vue ne peut s’appliquer qu’aux familles méritantes et estimées telles par leurs concitoyens » : il ne s’agit donc pas de faire une politique nataliste, c’est avant tout de valeur humaine qu’il est question. ↩︎
Merci Magali
Très bel article comme toujours
Vive la mémoire de Briord
Publication très intéressante, et extrêmement bien documentée.
Bravo, Magali, pour cet exemplaire travail de recherches très poussées.
Bravo magali….et merci de ce partage enrichissant…👍👍👍👏👏❤️❤️
Pour Éric..il m’a fallu plus de 10mn pour tout lire😂😂😂
Merci pour ce moment d émotion transmis au travers de ce récit il vient doucement se poser dans les mille récits qui vont j’en suis sure forger l’histoire du lieu amicalement
Merci Magali, pour ce récit bouleversant,
je lis un récit qui me traverse!
Je lis vos mots touchants, simples et doux,
et la mémoire se réveille.
je me sens profondément concernée
J’ai un Grand-Père ce soir! un vrai avec une vraie histoire….
Et, merci aussi pour la dédicace
Briord, un mot si souvent prononcé à la maison…
Grâce à vous, Briord qui découvre ses histoires, ses héros, petits et grands pour mieux dessiner son avenir…
Magali Merci infiniment, Anne-Marie
Recevoir un soir de 11 Novembre, l’éloge de son grand-père dont j’ai toujours vu la photo accrochée au mur dans la maison de notre enfance, dont nous avons entendu parler sans jamais le connaitre … et pour cause ! est très émouvant. Émotion difficile à transcrire sur toute cette vie rapportée dans l’article, et qui sonne juste avec ce que nous avons vécu enfant. Briord, c’était un peu idyllique. Notre grand-mère, c’était tellement naturel de la voir ajuster nos vêtements neufs avec plaisir, de les repriser ou de les réajuster, souvent en chantant près de sa machine à coudre, de les laver etc. avec un inlassable dévouement ! Il a fallu vieillir un peu pour prendre conscience de toute sa richesse de veuve complètement dévouée au service de ses petits enfants, entre autre ! Merci Magali. Oui, aujourd’hui « il est crucial de cultiver le souvenir de ces héros »
Agnès, 3ème enfant de la famille Loquais.
Merci pour ce récit qui fait vibrer mes racines avec une grande émotion. Vous avez raison : N’oublions pas. Merci beaucoup.
Merci infiniment, Magali, et bravo pour cette narration touchante et éclairante qui m’aide à mieux comprendre les racines de mon histoire familiale. Découvrir tout cela si tardivement m ‘émeut profondément, mais il n’est jamais trop tard pour renouer avec le passé. En tant qu’autrice, je m’engage à prolonger cette mémoire en rendant hommage à grand-père Julien dans mon prochain roman. Courage discret et à l’élan patriote, ébéniste de talent, inspire déjà mes futures pages. Son histoire est un véritable témoignage de dévouement et un héritage précieux pour notre famille.
Thérez la p’tite 14ème de la famille Loquais
Qu’elles sont précieuses ces photos de Julien et de sa famille.
Merci Magali pour ce touchant récit.