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François Charpentier nous raconte la libération à Brains

Dans mon précédent article, je vous ai présenté la vie de François Charpentier https://maggenealogie-arbresethistoires.com/dans-les-pas-de-francois-charpentier/. Vous avez pu y découvrir son parcours pendant la guerre et son retour à Brains1 encore occupée par les allemands.

De son vivant, François a rapporté aux Brennois2 son témoignage sur cette triste période de l’histoire. Lors de son mandat de maire ou même après, il a été très actif auprès des anciens combattants et pour la mémoire de ses camarades qui ne sont pas rentrés de la guerre.

Je vais donc lui « laisser la parole » avec trois de ses discours prononcés lors de diverses commémorations. Ainsi, le premier raconte le dernier combat de la résistance à Brains contre les allemands en août 1944. Dans le deuxième vous pourrez découvrir le récit de la journée du 8 mai 1945 dans la commune de Brains. Enfin, le dernier présente cette même journée dans le village de la Robrie.

Je vous souhaite donc une bonne lecture…

Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres.

Alexis de Tocqueville

Le 29 août 1944 à Brains

Brains place de l’église avec l’hôtel des voyageurs devant lequel les officiers allemands se sont arrêtés et la rue par laquelle ils se sont enfuis (source carte postale collection personnelle)

François Charpentier, 8 Mai 1994
Monument aux morts de Brains 1ère et seconde guerre mondiale
Stèle dans l'église
Hommage aux soldats morts pour la France église de Brains
Cérémonie du 8 mai hommage aux anciens combattants

8 mai 1945 à Brains

La libération en image
Illustration de la libération
François Charpentier, 8 Mai 1995
fête de la libération Bouaye
Bal improvisé de la libération dans la commune voisine de Bouaye le 8 mai 1945 (source Ouest-France du 23 janvier 2024)

8 mai 1945 à la Robrie, village de Brains

François Charpentier, Avril 1995
Carte des avancées de la libération de la Loire-Inférieure et des derniers combats en août 1944

Ailleurs en Loire-Inférieure3

article de presse reddition de St Nazaire

Lundi 30 avril, les Soviétiques envahissent Berlin. Hitler se suicide.

Le 7 mai 1945 à 2h41, l’Allemagne capitule donc sans condition.

Le 8 mai 1945, l’armistice est proclamé. On annonce alors la fin de la guerre.

Cependant, ce n’est pas encore le cas pour la Poche de Saint-Nazaire4. En effet, le 7 mai à 13h, les parlementaires alliés rencontrent des représentants allemands. Au grand étonnement des Alliés, aucun ordre de capitulation ne leur est parvenu. Avant de donner une réponse, ils doivent se référer à leur supérieur, le Général Junck5, et s’engagent donc à leur répondre le lendemain. Les Alliés réclament qu’un cessez le feu soit observé en attendant mais là encore ils doivent patienter jusqu’à 18h pour avoir une réponse.

18h : Les allemands refusent le cessez le feu. Il donneront leur réponse pour la capitulation le lendemain.

(source photo : L’avenir de l’ouest 12 mai 1945)

Carte poche de Saint-Nazaire

Le 8 mai à 13h : trois officiers allemands se présentent devant la maison de Francis Moisan, au lieudit Les Sables à Cordemais. Face à eux, deux officiers américains, un interprète et un capitaine français. Sur une table, construite à la hâte avec des planches du grenier de la maison, le protocole de reddition est signé à 13h30. Le cessez le feu entre alors en vigueur dès 14h.

Ainsi, les allemands ont jusqu’au 10 mai pour déminer l’accès à la Poche et se constituer prisonniers.

Le 11 mai à 10h : la cérémonie de la reddition se déroule donc à l’hippodrome du Grand Clos à Bouvron. Junck y déclare alors :

« Conformément à la capitulation signée à Cordemais le 8 mai, je remets entre vos mains les forces armées allemandes qui étaient sous mes ordres à Saint-Nazaire. En symbole de cette reddition je vous remets mon arme personnelle. Elle n’est pas chargée et la sécurité est mise. »

Les troupes alliées rentrent enfin dans le périmètre et la poche de Saint-Nazaire est libérée.

(source photo le phare de la Loire du 22 mai 1945)

Signature de la reddition

Le 8 mai 1945 marque donc la fin d’un des conflits le plus meurtrier que l’humanité n’ai jamais connu. Cependant, les cicatrices resterons longtemps dans les mémoires que ce soit celle des soldats, des prisonniers, des déportés ou des familles de ceux qui ne sont pas revenus.

Chaque 8 mai, la France rend un hommage à toutes ces femmes et ces hommes dont le courage nous a libéré.

En mémoire des 4 Brennois disparus dans ce conflit : Pierre Colin, Henri Tenou, Stéphane Thabard et Georges Michaud… et de toutes les personnes qui ont souffert durant ces années noires.

Merci à ma fille Faustine Charpentier pour le travail sur les illustrations et à Gaby et Daniel Rondeau pour les archives de famille.

Logo commémoration

  1. Brains est une commune de Loire-Atlantique au sud de Nantes. En 1946 à la sortie de la guerre elle comptait 1041 habitants. Lors du dernier recensement en 2021 elle comptait 2811 habitants. ↩︎
  2. Brennois ou brennoises, noms des habitants de Brains ↩︎
  3. Loire-Inférieure qui devient la Loire-Atlantique en 1957. ↩︎
  4. La poche de Saint-Nazaire est, à la fin de la Seconde guerre mondiale, du mois d’août 1944 au 11 mai 1945, une zone de résistance des troupes allemandes repliées autour de Saint-Nazaire, de part et d’autre de l’estuaire de la Loire. Formée autour du port de Saint-Nazaire et de sa base sous-marine, elle s’étend jusqu’à La Roche-Bernard au nord, Saint-Omer de Blain et Cordemais au nord-est, Frossay au sud-est et Pornic au sud. ↩︎
  5. Le général Werner Junck (28 décembre 1895 à Magdebourg – 6 août 1976 à Munich) est un Generalleutnant de la Luftwaffe pendant la seconde guerre mondiale. Il a également combattu lors de la première guerre mondiale. ↩︎

Cet article a 4 commentaires

  1. BOYER

    Magnifique témoignage
    Félicitations Magali

  2. MABILEAU

    Encore une belle page d’histoire toujours aussi bien contés et avec de magnifiques temoignages. Merci

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