Au détour d’un sentier ou à la croisée des routes, les croix de chemin se dressent, discrètes mais puissantes, comme autant de témoins d’un passé qui interpelle. Leur présence suscite souvent une curiosité silencieuse : qui les a érigées, et dans quel but ? Pourquoi et comment ces symboles religieux ont-ils traversé les siècles ? Parfois usées par le temps mais toujours debout, elles veillent sur les paysages ruraux. Ces croix, à la fois objets de foi et marqueurs de mémoire collective, invitent à s’interroger sur leur origine, leur signification et les histoires qu’elles portent. Elles éveillent une fascination universelle, mêlant spiritualité, tradition et patrimoine. Elles nous rappellent ainsi que chaque détail du paysage peut receler un récit oublié, prêt à être découvert par ceux qui prennent le temps de regarder.
C’est pourquoi, aujourd’hui, je vais essayer de vous faire découvrir l’origine de ces croix. Que révèlent leurs histoires ?
Pourquoi un article sur les croix ?
Dans cet article, j’ai choisi de m’appuyer sur l’exemple de ma commune natale, Fay de Bretagne1. Située au nord de la Loire-Atlantique2, cette charmante localité se distingue par la richesse et la profusion des croix disséminées sur tout son territoire. De ce fait, animée par le désir de les répertorier et de les immortaliser en images, j’ai arpenté chaque recoin de cette commune. J’ai exploré avec plaisir ses chemins et ses paysages. Les photographies de ces monuments, témoins silencieux de notre patrimoine, jalonneront le fil de mon récit. Elles vous offriront un aperçu de ce trésor culturel méconnu.
La croix du Moulin de Violaye
Depuis mon enfance, une croix se dresse fièrement au bout de la route qui traverse mon village, le Moulin de Violaye. Elle est entourée d’une élégante grille en fer forgé. Cette croix, énigmatique et silencieuse, a toujours éveillé ma curiosité. Naturellement, je me suis tournée vers ma grand-mère, qui a vécu toute sa vie dans ce village, pour en apprendre davantage. Elle m’a notamment expliqué, qu’à l’époque de son enfance, un garçon de son âge avait tragiquement perdu la vie à cet endroit. Une voiture l’a renversé. Pour cette raison, la famille de l’enfant, en proie au deuil, fit ériger cette croix en sa mémoire.
L’histoire de Bernard Houssais
Ce garçon s’appelle Bernard Houssais, et voici son histoire.
Par une douce fin de journée de juin, Bernard, jeune garçon insouciant, reçoit une mission de son père. C’est ainsi que ce dernier lui demande de parcourir les trois kilomètres qui le séparent du bourg pour lui acheter des cigarettes. Sur le chemin du retour, alors qu’il pédale à vélo, une voiture percute le pauvre garçon. Au volant, un certain Monsieur de Piedoue (appelé parfois Piedonc dans les articles de presse). Cet homme voyage en compagnie de son épouse et de leur fille. Originaire du Cellier3, cette famille rentre chez elle après avoir assisté aux funérailles d’un proche dans la commune voisine de Bouvron4, non loin de Fay-de-Bretagne, où résidait le jeune Bernard.
La presse de l’époque a, du reste, fait écho de ce drame à travers plusieurs articles. Voici certains d’entre eux :
C’est à partir des recherches sur ce jeune garçon, et l’origine de cette croix, que m’est venue l’idée de cet article.
Les plus courantes, un hommage familial
Tout d’abord, comme pour la croix du jeune Bernard Houssais dans mon village natal, ont peut voir des croix familiales sur le bord de nos routes. Les familles les érigent en mémoire d’un défunt comme pour le jeune Bernard. Cependant, il peut y avoir des raisons différentes.
La famille Joulain
Ainsi, il y a peu de temps, Isabelle, une de mes cousines a attisé ma curiosité. Lors d’une randonnée elle a photographié une croix de chemin qui porte le nom de notre famille maternelle. Nos ancêtres ont érigé cette croix près du village où ils vivaient, au Houssais de Brie. Après des recherches auprès de la commune, des papiers de famille et des archives diocésaines, aucune explication n’a été trouvée. Mais alors, pourquoi la famille Joulain a-t-elle fait ériger cette croix en 1878 ? J’ai peut-être un début de piste. En effet, mes aïeux Pierre et Perrine Joulain (5 générations au-dessus de moi) sont décédés l’un après l’autre en 1874 et 1876. Cette croix a peut-être été réalisé en leur mémoire ? Certainement que cela restera un mystère.
Les familles Hervé / Saulnier
A quelques kilomètres de cet endroit, une seconde croix de famille est dressée. On peut la découvrir au bord d’une route dans le village de la Bassais. Là encore personne ne peut nous apporter de date pour sa construction. Elle porte juste l’inscription « famille Hervé Saulnier – La Bassais ». Ces deux patronymes sont ceux de mes arrière-grands-parents du côté de ma grand-mère maternelle.
Croix de la Bassais (source : photo de Madeleine Bretel)
Des bombardements allemands et l’incendie qui en a découlé ont entièrement détruit ce village au cours de la période 1944-19455. Toutes les familles ont été évacuées et relogées sur la commune, le plus souvent dans des fermes voisines.
La famille de mon grand-père maternelle recueille alors la famille de son épouse. Le 5 octobre 1950, le village est enfin reconstruit et les familles rejoignent leurs foyers. Une cérémonie religieuse a donc lieu en présence des autorités locales telles que le sous-préfet ou le maire. Un prêtre béni les 4 nouvelles maisons du village. C’est peut-être à cette occasion que la croix des famille Hervé/Saulnier a été érigée en mémoire des générations qui ont vécues dans ce village avant sa destruction. Là encore, rien ne le prouve, personne n’a daté le monument et il n’y a aucune trace de cette croix dans les archives paroissiales.
Les hommages aux militaires
Parmi ces croix familiales ont peut ensuite trouver des croix en hommage aux fils morts pour la France. La commune de Fay de Bretagne en possède plusieurs sur son territoire. Les familles, endeuillées, ont érigé des croix comme celles-ci :
Les autres croix commémoratives ne sont pas des hommages des familles pour leurs enfants morts pour la France mais des hommages de la commune pour ses enfants. En effet, au centre du cimetière de Fay de Bretagne, une croix se dresse sur le monument aux morts. Cet édifice rend ainsi hommage aux victimes des deux conflits mondiaux.
On peut enfin découvrir une autre croix dédiée aux victimes fayennes de la seconde guerre mondiale. De la même manière, les victimes du maquis de Saffré6 sont commémorées dans une autre partie du cimetière. Cinq jeunes garçons sont morts le 28 juin 1944. Ce matin là très tôt, 1500 soldats allemands accompagnés de gestapistes et de miliciens, envahissent le maquis7. Une féroce bataille s’engage alors. Treize maquisards meurent lors des combats. En second lieu, dès le lendemain à Saint-Herblain8, les allemands fusilleront vingt-sept maquisards. Enfin, deux sont abattus sommairement à la prison de Nantes et vingt-et-un maquisard ou membres de leurs familles vont mourir en camp de concentration.
Avant l’attaque, le maquis est alors placé sous la responsabilité des représentants du Général De Gaulle. En 1950 le Général viendra d’ailleurs inaugurer le mémorial de Saffré. Parmi les combattants, trois fayens sont morts au combat et deux autres seront fusillés le lendemain à St Herblain. On rapatrie les corps à Fay de Bretagne. Ils sont veillés dans la Chapelle de la Madeleine où tous les paroissiens viennent leur rendre un dernier hommage.
Carré du cimetière de Fay de Bretagne pour les victimes du Maquis de Saffré (source : photo personnelle)
Loïc Merlant, un héros fayen
Loïc Merlant joue un rôle clé dans les événements marquants de la Libération. Présent en premier lieu lors de l’entrée des américains à Nantes, le 15 août 1944, il participe ensuite à la défense de Saint-Étienne-de-Montluc9. Ses supérieurs le nomme sous-lieutenant le 29 août. Acteur majeur de la libération du sud de la Loire, il se retrouve au cœur des opérations lorsque la poche de Saint-Nazaire se constitue le 15 septembre 1944.
Dans le secteur de Mérimont, à Fay-de-Bretagne, alors en limite de la poche, Loïc Merlant prend la tête d’une patrouille. Malheureusement, celle-ci tombe dans une embuscade allemande, coûtant la vie à Merlant, au sergent-chef Béthune, au sergent Pin et au caporal Champion.
En hommage à leur sacrifice, la municipalité a érigé une stèle commémorative au lieu-dit Les Vettes, à Fay-de-Bretagne. Ils perpétuent ainsi le souvenir de ces hommes courageux qui ont donné leur vie pour la liberté.
Stèle hommage à Loïc Merlant et agrandissement de la plaque (source : photos personnelles)
Les croix de Missions
Les croix érigés en la mémoire des défunts de la famille ne sont pas les seules à fleurir les bords des routes de Fay de Bretagne.
En effet, les croix de mission, souvent érigées dans les villages et les bourgs ruraux, sont des symboles religieux qui rappellent les grandes missions paroissiales organisées principalement aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles. Ces campagnes spirituelles avaient pour but de raviver la foi chrétienne parmi les populations locales, souvent à travers des sermons, des confessions collectives et des processions. Placées dans des lieux publics, comme les places centrales ou les carrefours, ces croix témoignent de la ferveur religieuse de l’époque et servent encore aujourd’hui de points de rassemblement pour des cérémonies, des processions ou des points de repère pour les randonneurs.
Parfois ornées de motifs sculptés ou accompagnées d’inscriptions, elles incarnent non seulement une fonction religieuse, mais aussi un héritage culturel et historique, liant les générations à travers une mémoire partagée. Elles étaient également des points de rassemblement lors des rogations : moments où l’on invoquait la protection divine sur les récoltes. Au-delà de leur fonction spirituelle, les croix de chemin incarnent un patrimoine vivant, témoignant de la foi et des pratiques rurales d’autrefois, tout en continuant à inspirer respect et contemplation.
Ces croix ont particulièrement fleuries après la période révolutionnaire dans le but de réinstaurer la religion malmenée en cette fin de XVIIIème siècle.
Le calvaire de la Madeleine
En ce qui concerne les croix de mission, la plus importante de la commune se trouve sur le calvaire de la Madeleine. Dans les années 1870, les paroissiens dressent un monticule de terre devant la chapelle de la Madeleine, à l’entrée de Fay de Bretagne sur la route d’Héric. Ils ont l’intention d’y ériger un calvaire. Le monticule de terre reste ainsi pendant deux décennies. En juillet 1896, un nouveau prêtre arrive alors à Fay de Bretagne, c’est l’abbé Alfred Legrand. Ce dernier décide à la fin de l’année d’organiser une mission dans la commune afin de se rapprocher de ses paroissiens et de faire leur connaissance. Du 15 au 29 novembre 1896 se déroule donc cette mission. Deux missionnaires : frère Renaud et frère Loire épaulent le prêtre. Ils organisent ensemble des temps de recueillement, de prières, de rogations…
Pour terminer ce temps de communion entre les paroissiens et Dieu, le prêtre décide de terminer le calvaire que personne n’avait jusqu’alors pris la peine de réaliser. Ainsi pendant 3 jours et 3 nuits, les habitants de la petite commune se relaient pour défricher, planter des arbres et arbustes, refaire les chemins… Une délégation se rend également dans la forêt du Gâvre10, commune voisine afin d’y couper un chêne. Celui-ci servira à faire une croix. Elle sera dressée en haut du calvaire. Un Christ est en réserve depuis quelques années dans la chapelle de la Madeleine, il sera fixé sur cette future croix. Cette croix restera sur le calvaire jusqu’en 1926 ou elle sera remplacée par l’actuelle croix en béton lorsqu’une tempête aura raison d’elle.
Témoignage de l’Abbé Alfred Legrand
C’était merveille de voir l’entrain de voir des centaines d’hommes se succédant chaque jour et travaillant sous la direction du pasteur et des missionnaires.
Abbé Alfred Legrand
Après ces trois jours, une procession est enfin organisée afin d’inaugurer le calvaire. La veille au soir, tous les paroissiens sont réunis pour faire des prières appelant un temps clément car le ciel annonce de la pluie. Un petit miracle se produit alors sur la commune, je laisse le soin à l’abbé Legrand de vous raconter ce moment inoubliable.
Le dimanche de la clôture tout est prêt. Tout excepté le temps. La veille au soir et toute la nuit, la pluie n’a cessé de tomber. Toute la matinée le ciel est couvert, les nuages et les ondées se succèdent d’une manière inquiétante. A midi, on se demande encore si la possession pourra se faire. Mais, la veille au soir, la foule avant de quitter l’église avait dans une prière confiante demandée à Marie un temps favorable. Cette prière était partie de ceux que la grâce de l’absolution avait purifié. Il était impossible qu’elle ne fût pas exaucée. A une heure et demie, La procession s’organise, la pluie cesse. Les nuages se séparent. Voilà le soleil ! Pendant que la foule se regroupe autour de la colline, pendant que le Christ s’élève sur la croix, les chants de triomphe retentissent. Pendant que le frère Renaud procède à la bénédiction et prononce une éloquente bénédiction, le soleil nous inonde. Des flots de lumière ! A peine la cérémonie était terminée que le ciel se voile. Il reprend sa teinte sombre. C’est un fait dont plus de 4000 spectateurs ont été les témoins et qui prouve une fois de plus que le ciel s’intéresse aux choses de la terre, d’une paroisse. Que la prière des âmes pures est toujours exaucée. La sérénité du ciel n’était-elle pas à ce moment le reflet le plus éclatant de la sérénité des âmes.
Abbé Alfred Legrand (source : archives diocésaines de Loire-Atlantique)
Le calvaire est toujours debout aujourd’hui, voici quelques photos récentes.
Multiplications des croix au moyen-âge
Pour comprendre l’origine des croix, il faut remonter encore plus loin en arrière, jusqu’à la loi de Clermont. En effet, le pape Urbain II proclame cette loi en 1095, lors du concile de Clermont. Ce moment marque un tournant important de l’histoire médiévale. Cette loi appelle à la croisade, promettant des indulgences aux participants, tout en visant à canaliser la violence féodale vers un but sacré : la défense de la chrétienté. Elle cherche également à apaiser les conflits internes grâce à la « Trêve de Dieu », qui limite les violences entre chrétiens.
Les croix de chemin, quant à elles, jouent un rôle double. En plus de leur fonction spirituelle et territoriale, elles servent aussi de refuge temporaire. Les personnes poursuivies peuvent y chercher la protection divine et espérer une justice plus clémente, prolongeant ainsi le droit d’asile accordé par l’Église. Il est coutumier à cette époque de voir des hommes accrochés à ces croix pour échapper aux autorités qui les poursuivent.
Ces deux usages de la croix – comme symbole porté par les croisés ou érigé au bord des chemins – reflètent une même idée médiévale : celle d’un espace d’ordre et de protection, centré sur la foi et le pouvoir moral de l’Église. La loi de Clermont instaure une justice collective à travers un projet sacré, tandis que les croix de chemin offrent une protection locale et individuelle.
Sauvegarde du patrimoine et des croix de chemins
Déplacement de la croix du Grand-Mérimont
Aujourd’hui, l’association « Histoire et Patrimoine » de Fay de Bretagne restaure d’anciennes croix de la commune. Une de ces croix a attiré plus particulièrement l’attention de la presse ces dernières années. En effet, la croix du Grand-Mérimont (qui doit son nom du lieu-dit où elle a été érigée) siège aujourd’hui devant la mairie de la commune.
Les autorités ont inscrit cet édifice au titre des monuments historiques en février 1944.
Par la suite, au début des années 2010, la municipalité entreprend une démarche officielle afin de reclasser la croix en tant qu’objet mobilier protégé. Ainsi, cela leur permet de pouvoir la déplacer au sein du bourg sans être obligé de créer un nouveau périmètre de protection. Cette reclassification a abouti le 23 janvier 2013. A cette date, la croix a été inscrite au titre des objets mobiliers.
Enfin, elle a été officiellement radiée de la liste des monuments historiques par arrêté en date du 15 septembre 2014.
En 2016, la croix est officiellement cédée à la commune de Fay de Bretagne par les propriétaires du terrain où elle se situait jusqu’ici. Les services municipaux accompagnés de l’association histoire et patrimoine de Fay de Bretagne procède alors à son déménagement. Voici des photos de cette croix placée aujourd’hui devant la Mairie. Cette croix particulière est une croix de la Passion.
Croix aujourd’hui devant la Mairie de Fay de Bretagne (source : photos personnelles)
Que sont les croix de la Passion, telles que celle du Grand-Mérimont ?
Cette croix, très particulière est classifiée : croix de la passion. Dans le symbolisme chrétien, la croix de la Passion désigne une croix, qu’elle soit érigée en extérieur, placée dans une église, ou représentée sous forme peinte ou sculptée. Elle se distingue par la présence des « instruments de la Passion » du Christ. Ces symboles destinés à évoquer pour le fidèle les événements marquants de sa souffrance et de son sacrifice. Lorsqu’elle est surmontée d’une représentation de coq, on parle parfois de « croix du Coq ». Elle peut revêtir différentes formes, allant de la croix monumentale, telle la croix de mission, à la croix portative utilisée dans les processions, dont les dimensions peuvent parfois être imposantes.
Ce qui caractérise véritablement la croix de la Passion, c’est la présence des « Arma Christi ». Ce sont des instruments de la Passion dont le nombre et la disposition varient. Parmi les symboles les plus fréquemment représentés figurent la lance qui servi à percer le flan du Christ, l’échelle de la descente de la croix, ainsi que divers outils tels que le marteau, les clous ou encore les tenailles. On peut également y voir l’éponge, imbibée de posca11, qui servi à désaltérer le Christ.
Aucune règle stricte ne régit la disposition de ces éléments. Les objets longs, comme la lance ou l’échelle, sont souvent disposés en diagonale, partant du pied de la croix pour rejoindre les extrémités des traverses. Les objets plus petits sont posés sur la traverse horizontale ou suspendus à ses côtés, tandis que les éléments uniques, tels que le linge de Véronique12 ou la tunique, occupent de préférence le centre du montant vertical. Tout en haut, le coq trône fièrement, symbolisant la vigilance et le repentir.
Enfin, il convient de souligner que la croix de la Passion se distingue du crucifix par l’absence, non obligatoire mais fréquente, de la représentation du Christ crucifié.
Autre déplacement dans l’histoire : la croix du presbytère
La croix de Mérimont n’est pas la seule à avoir été déplacée. En effet, en 1643, les archives diocésaines font part également de l’histoire de la croix du presbytère. Cette dernière était dans le jardin du presbytère qui était trop petit. Le prêtre demande alors que le Champ Fleury, parcelle voisine, soit rattachée au jardin du presbytère afin de pouvoir y enterrer les enfants morts nés et laisser libre la parcelle qui entoure l’édifice pour y faire le potager du prêtre. Ainsi la croix qui était dans ce même jardin déménage plus près de l’église ce qui sera plus aisé pour les paroissiens qui souhaitent s’y recueillir.
Voici un extrait des archives diocésaines de cette époque :
Différentes formes de croix
Au cours de mes pérégrinations dans la commune de Fay de Bretagne, j’ai eu la chance de découvrir toutes sortes de croix. De tailles et de formes différentes toutes ont marqué l’histoire de la commune. Voici quelques styles de croix que vous pouvez trouver le long des routes de campagnes.
Les croix de Fay de Bretagne
Voici toutes les croix que j’ai pu photographier sur une journée dans la commune et qui n’ont pas encore été citées dans cet article. Peut-être y reconnaitrez-vous certaines que vous croisez tous les jours sur votre chemin. Le nom du village où elles se situent est noté sur les photos, des erreurs sur des croix à la croisée de deux villages sont possibles. Je vous invite donc à me contacter en cas d’erreurs, je ferai alors les changements nécessaires. Bien sûr certaines ont pu m’échapper, n’hésitez pas non plus à m’envoyer une photo de celles qui ne sont pas dans cet article, je les rajouterai au fur et à mesure.
Si vous en trouvez d’autres n’hésitez pas à m’envoyer vos photos !
Une trace dans l’histoire
En conclusion, les croix de chemin, si nombreuses à Fay-de-Bretagne, témoignent d’un patrimoine riche et profondément enraciné dans l’histoire et la spiritualité locale. Elles racontent des siècles de dévotion, de traditions populaires et d’artisanat. Ces témoins silencieux de la foi et de la vie communautaire méritent une attention particulière, tant pour leur préservation que pour leur mise en valeur. En protégeant ces croix et en partageant leur histoire, la commune et l’association « histoire et patrimoine » honorent non seulement son passé, mais transmet également aux générations futures un héritage culturel unique et précieux.
Pour cet article, je tiens à adresser un immense merci à ma mère, Madeleine Bretel, véritable GPS humain (et bien plus fiable que Google Maps) sur les sinueux chemins de Fay-de-Bretagne. Sans elle, il est fort probable que je serais encore là bas, à essayer de sortir d’un fossé, perdue entre deux villages. Grâce à sa connaissance de la commune, j’ai pu découvrir toutes ces croix que je suis ravie de vous présenter aujourd’hui.
Un grand merci également à Faustine, ma fille, qui a brillamment prêté main forte pour les illustrations de cet article. Son talent et sa patience (surtout avec mes innombrables demandes de « juste un dernier petit ajustement ») ont été précieux. Grâce à elle, cet article vous sera, je l’espère, aussi plaisant à regarder qu’à lire !
- Fay-de-Bretagne est une commune de l’Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Elle fait aussi partie de la Bretagne historique, située en pays Nantais, un des pays traditionnels de Bretagne. ↩︎
- La Loire-Atlantique, dénommée Loire-Inférieure jusqu’en 1957, est un département français, situé dans la région Pays de la Loire. Elle doit son nom à la présence de la Loire, important fleuve qui la traverse, et de l’océan Atlantique, qui borde sa côte, à l’ouest, où l’embouchure de la Loire forme un estuaire. ↩︎
- Le Cellier est une commune de l’Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Elle faisait partie du Pays nantais, pays historique de Bretagne. ↩︎
- Bouvron est une commune de l’Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Bouvron fait partie de la communauté de communes de la région de Blain, qui correspond au « pays de Blain ». ↩︎
- A cette époque Fay de Bretagne est à la limite de la poche de Saint Nazaire. ↩︎
- Pendant la seconde guerre mondiale, le maquis de Saffré est un maquis de résistance à l’armée allemande, situé dans un triangle formé par les communes de Nort sur Erdre, Héric et Saffré en Loire-Inférieure. Il sera attaqué par l’occupant et ses collaborateurs le 28 juin 1944. ↩︎
- « Maquis » désigne aussi bien un groupe de résistants que le lieu où ils opérèrent durant la seconde guerre mondiale. Les résistants sont surnommés « maquisards », cachés dans des régions peu peuplées, forêts ou montagnes. ↩︎
- Saint-Herblain est une commune située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire, en périphérie ouest de Nantes. Avec 50 561 habitants en 2022, il s’agit de la troisième commune du département par sa population et la seconde de Nantes Métropole après Nantes. ↩︎
- Saint-Étienne-de-Montluc est une commune de l’Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire, et faisant partie de la Bretagne historique située au sud du Massif armoricain, qui s’étend sur les rives de la Loire, à 40 km de l’océan Atlantique. ↩︎
- La forêt du Gâvre, située dans la commune du Gâvre en Loire-Atlantique, est une forêt domaniale, la forêt plus étendue du département (44 km²). Issue de la forêt ducale établie en 1225 par le duc Pierre Ier, en même temps que la « ville franche du Gâvre », elle est devenue forêt royale en 1532, puis forêt d’État à la Révolution. On y a récemment découvert (1976) un alignement mégalithique, l’alignement du Pilier, qui serait, à ce jour, le plus long d’Europe, mais dont les pierres sont de taille moindre que celles des alignements les plus célèbres, notamment ceux de Carnac. ↩︎
- Dans l’antiquité romaine, la posca était un vin amer, composé de vinaigre allongé d’eau et parfois adouci au jaune d’œuf. ↩︎
- Tissu où s’est imprimé le visage de Jésus lors de sa crucifixion. ↩︎
Merci Magalie pour ces explications. C’est passionnant.
Merci Laure, c’est un plaisir de partager ce patrimoine local. Belle année 2025 à vous et votre famille, à bientôt.
, bravo ! Super travail de patrimoine qui devrait intéresser du monde
Merci Magali pour ce partage très intéressant.Beau travail!
Avec Mémoire de Saint-Léger nous avons aussi répertorié tous les calvaires de notre commune.
Je te souhaite une belle année pleine de jolies découvertes.
Merci Magali pour ce magnifique article ❤️ et ces nombreuses illustrations !!
Article très intéressant et très complet ! C’est du beau travail de recherche, de patience et beaucoup de temps passé…. Bravo👏
Bravo…quelles recherches ❤️❤️❤️❤️meilleurs vœux pour 2025 qu’elle doit riche à tous niveaux🥰🥰🥰🥰
Bravo Magali…quelles recherches ❤️❤️❤️❤️meilleurs vœux pour 2025 qu’elle doit riche à tous niveaux🥰🥰🥰🥰
Quel bel article et choix de sujet. Bravo Magali ! J’ai renoncé à compter les croix de ta commune tellement elles sont nombreuses. C’est phénoménal ! Certaines me font penser à ces croix dites « roussards » que nous voyons en Sarthe et qui jalonnent souvent les anciens chemins de pélerinage, comme le chemin Montois qui remonte de Tours vers le Mont Saint Michel. Est-ce le cas aussi à Fay ? Tu as sans doute vu qu’il y avait un wikipedia sur les croix de chemin de Loire Atlantique ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_croix_de_chemin_de_la_Loire-Atlantique) . il ne te reste plus qu’à le compléter et faire concurrence à Guerande par exemple ! 🙂 En attendant tous mes voeux pour 2025 en te souhaitant un maximum de découvertes géné alogiques !
Merci Magali, c’est un sujet bien intéressant ! Quel beau travail !
J’en profite pour vous souhaiter une très belle année 2015 jalonnée de nombreux articles aussi instructifs que passionnants !
Bravo et Merci Magali pour cet article très intéressant sur notre patrimoine fayen. Vous pouvez vous rapprocher de l’association locale Histoire et Patrimoine, qui a effectué le recensement (avec les photos) de toutes les croix existantes sur la commune de Fay de Bretagne. Belle année 2025.